Jean-Baptiste Bernaz
Jean-Baptiste Bernaz : une préparation millimétrée, des atouts solides
Champion du monde en titre d’ILCA 7 (ex Laser), le Varois Jean-Baptiste Bernaz prépare sa cinquième participation aux Jeux olympiques.
Ce dimanche 9 juillet commence le Test Event, grande répétition générale à tout juste un an de l’échéance planétaire : une semaine de régates en rade sud de Marseille, dans les conditions les plus proches possible de celles que rencontreront les athlètes l’été prochain.
A deux jours du coup d’envoi, Jean-Baptiste Bernaz revient sur sa préparation et sur les spécificités du terrain de jeu marseillais.
C’est l’objectif numéro un de la saison : « c’est clair et net, c’est important d’être présent sur le Test Event et de briller sur cette épreuve. C’est une étape primordiale dans ma préparation jusqu’aux JO ». L’athlète originaire de Sainte-Maxime s’est installé à Marseille au printemps dernier afin de créer les conditions d’entrainement les plus favorables.
Mais « on ne va pas se mentir, on est en retard », affirme JB Bernaz. Le printemps a en effet été source d’imprévus (blessure au doigt avant l’Européen en mars, déchirure du quadriceps en avril à l’occasion de la SOF). « J’avais un programme qui était vraiment millimétré et qui a été chamboulé donc on marche un peu sur des œufs sur cette fin de saison. »
Conscient de son retard en termes de préparation physique et de volume de navigation, il ajoute à cela la confiance qui en découle puis rétorque, confiant : « j’ai assez d’expérience en Laser derrière moi pour m’appuyer sur des atouts solides. »
Jean-Baptiste se réjouit de cette épreuve en ‘conditions olympiques’, en ‘mode Équipe de France’ à l’hôtel sur la Marina des Jeux et avec le même staff que l’année prochaine. « L’idée est de voir comment fonctionne tout le dispositif et surtout comment on arrive à s’adapter à ce plan d’eau qui est quand même particulier ! »
Marseille, rade sud : une arène piégeuse
Les épreuves de voile se dérouleront en rade sud de Marseille, un plan d’eau aussi magnifique que complexe avec des îles, des massifs, des caps, des vents dominants variables… « On va avoir des effets de site, donc des positions fortes à prendre ».
Jean-Baptiste a passé beaucoup d’heures à sillonner la rade cette année, « et on en fera encore plus l’année prochaine. Il y a beaucoup de subtilités à Marseille et ce Test Event est l’occasion de tester tout ce qu’on a mis en place avec la cellule plan d’eau, donc avec Benoit Hiss qui me suit depuis l’époque de l’Optimist, avec David Lanier et la Fédération Française de Voile. »
La rade sud de Marseille est un plan d’eau plutôt fermé, avec de la terre presque partout autour et seulement 45° ouverts sur le large.
« Le vent va être perturbé par les reliefs comme le massif de Marseilleveyre, l’archipel du Frioul ou la ville tout simplement, qui chauffe beaucoup en été, ce qui crée un point chaud qui peut aussi influencer le vent. »
Vent d’est, thermique, ou mistral – « il y a de grandes chances qu’on ait une composante parce qu’à cette période de l’année il fait super chaud donc il y a forcément du thermique qui va venir influencer et ce ne sera surement pas quelque chose de calé » – le vent va devoir se frayer un chemin parmi tous ces obstacles. « Suivant son angle, il y a donc des chances qu’il faille s’énerver sur un côté ou sur l’autre du plan d’eau. »
Quatre zones de course accueilleront les 10 catégories olympiques et chacune d’elles devrait être impactée par les reliefs et aura son lot d’incertitudes. « On ne sait pas qui va naviguer où et quand, ça va être difficile de prédire ce qui va se passer donc il va falloir être vraiment adaptable. Le jeu va être très ouvert dans les possibilités mais une fois qu’on aura trouvé la solution ça va vite se refermer avec de grands effets qui se mettent en place. Il va falloir taper les coins, ce n’est pas un plan d’eau où tu fais du gagne petit. »
43 concurrents sont attendus en ILCA 7 pour cette épreuve test et autant de nations puisqu’il n’y a qu’un bateau engagé par pays dans chacune des 10 catégories olympiques de voile.
Ce qui fait du dériveur solitaire la catégorie la plus nombreuse sur un total de 259 équipages engagés, en solo ou en duo. « On va prendre jour après jour, se concentrer manche après manche. J’y vais avec mes atouts et beaucoup de volonté. Je ne peux pas annoncer que je vais gagner cette régate compte tenu de ma préparation, mais rien n’est impossible ! »